Le Japon. J’y ai vécu six ans, et j’aime tout là-bas. La nourriture, bien sûr. La culture, on sait mixer respect de l’ancien et accueil de la modernité. Et le respect : des autres, des traditions. La langue est aussi très intéressante, je l’avais apprise mais depuis vingt ans sans pratiquer, j’ai dû perdre pas mal… mais ça reviendrait. Vivre et travailler sur place, c’est une expérience totalement différente qu’une simple visite touristique : on apprend à penser comme eux, et on se comprend. On comprend surtout que c’est une société qui fonctionne (pas une seule grève en six ans, pas un seul retard de train sauf pour de rares raisons techniques ou plus fréquemment suicidales), même si elle n’est pas parfaite car comme partout elle a aussi sa part d’ombre. Et sa confrontation avec notre société et ses valeurs peut créer un choc, des deux côtés.
Super intéressant! Ca doit effectivement être une expérience.
elle a aussi sa part d’ombre
Si tu devais résumer cet aspect en quelques phrases, que dirais-tu? J’ai l’impression qu’on a souvent l’image ici de la culture du travail toxique, et de l’alcoolisme constant pour se libérer de la pression sociale, est-ce vrai?
L’alcoolisme constant, non : il se trouve que physiologiquement, les Japonais ne tiennent pas l’alcool, aussi peut-on assister le soir à des scènes épiques ou des gens qui dorment dans la rue parce qu’ils ont raté le dernier train, mais ils boivent moins que certains chez nous et je ne les qualifierais pas d’alcoolos. Deux pintes de bière (une pour certains) et c’est l’ébriété assurée !
Non, je dirais :
Une pression sociale de la réussite et de l’honneur très forte, qui amène à un taux de suicide relativement important,
Un goût masculin pour les jeunes filles, résultat d’une pression sociétale forte et d’un mariage castrateur,
Un protocole très fort qui empêche les gens de s’exprimer ouvertement, certains le supportent mal et pètent les plombs (certaines affaires morbides ont été connues jusqu’ici),
Une société où le “nettoyage” a aussi sa place officieuse, le milieu s’occupe de certaines affaires avec la complaisance des autorités.
On pourrait en dire beaucoup plus mais ma situation de gaijin dans le milieu professionnel ne m’aura pas permis de tout expérimenter ni connaître…
Bien résumé. J’ai vécu là bas et je suis bien moins amoureux de la culture japonaise que toi, mais c’est aussi les points que j’aurais mis en avant en effet. Et puis, il faut dire les mots, c’est pas parce qu’ils ont une implementation exotique qu’ils sont moins vrais: ils ont leur version du racisme, du sexisme et de l’homophobie, qui pour en prendre une forme différente n’en est pas moins violente.
Alors je sais que certaines BD ont été traduites en japonais (Astérix,…) mais dans le train et métro je n’ai vu que des mangas… Qu’ils laissent d’ailleurs après lecture pour que d’autres puissent en profiter, comme les Anglais font aussi en laissant le journal dans le train pour les suivants (alors que nous on préférerait le brûler plutôt que de laisser quelqu’un d’autre en profiter !)
Le Japon. J’y ai vécu six ans, et j’aime tout là-bas. La nourriture, bien sûr. La culture, on sait mixer respect de l’ancien et accueil de la modernité. Et le respect : des autres, des traditions. La langue est aussi très intéressante, je l’avais apprise mais depuis vingt ans sans pratiquer, j’ai dû perdre pas mal… mais ça reviendrait. Vivre et travailler sur place, c’est une expérience totalement différente qu’une simple visite touristique : on apprend à penser comme eux, et on se comprend. On comprend surtout que c’est une société qui fonctionne (pas une seule grève en six ans, pas un seul retard de train sauf pour de rares raisons techniques ou plus fréquemment suicidales), même si elle n’est pas parfaite car comme partout elle a aussi sa part d’ombre. Et sa confrontation avec notre société et ses valeurs peut créer un choc, des deux côtés.
Super intéressant! Ca doit effectivement être une expérience.
Si tu devais résumer cet aspect en quelques phrases, que dirais-tu? J’ai l’impression qu’on a souvent l’image ici de la culture du travail toxique, et de l’alcoolisme constant pour se libérer de la pression sociale, est-ce vrai?
L’alcoolisme constant, non : il se trouve que physiologiquement, les Japonais ne tiennent pas l’alcool, aussi peut-on assister le soir à des scènes épiques ou des gens qui dorment dans la rue parce qu’ils ont raté le dernier train, mais ils boivent moins que certains chez nous et je ne les qualifierais pas d’alcoolos. Deux pintes de bière (une pour certains) et c’est l’ébriété assurée !
Non, je dirais :
On pourrait en dire beaucoup plus mais ma situation de gaijin dans le milieu professionnel ne m’aura pas permis de tout expérimenter ni connaître…
Bien résumé. J’ai vécu là bas et je suis bien moins amoureux de la culture japonaise que toi, mais c’est aussi les points que j’aurais mis en avant en effet. Et puis, il faut dire les mots, c’est pas parce qu’ils ont une implementation exotique qu’ils sont moins vrais: ils ont leur version du racisme, du sexisme et de l’homophobie, qui pour en prendre une forme différente n’en est pas moins violente.
Je suis parfaitement d’accord et j’aurais aussi pu appuyer là-dessus, c’est vrai.
Ah, je vois!
Très intéressant en tout cas, merci!
Je suis vachement contente de lire ça
!japon@jlai.lu
🙃👹
Sinon, au japon est ce que nos bandes dessinées les interesse ?
Alors je sais que certaines BD ont été traduites en japonais (Astérix,…) mais dans le train et métro je n’ai vu que des mangas… Qu’ils laissent d’ailleurs après lecture pour que d’autres puissent en profiter, comme les Anglais font aussi en laissant le journal dans le train pour les suivants (alors que nous on préférerait le brûler plutôt que de laisser quelqu’un d’autre en profiter !)
Dac, donc ya pas la meme effervercence que nous avec les mangas, dommage :(
Des journaux dans le métro j’en trouvais plein par rapport au nombre qui s’en vend encore.