• brsrklf@jlai.lu
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    25 days ago

    Pourtant je vois rien de plus gratifiant comme métier que de mettre des orchidées quantiques dans de la crème hydratante pour vieille milliardaire.

    • innermeerkat@jlai.lu
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      25 days ago

      Ça n’aurait pas la même saveur de faire du luxe en payant nos ouvriers convenablement. Et puis tu as pensé à nos Betencourt et autres Arnaud ? Ils feraient comment pour financer leurs îles privées ?

  • Որբունի@jlai.luOP
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    25 days ago

    Je n’ai aucune sympathie pour des groupes comme LVMH ou Hermès qui ne font qu’augmenter leurs marges mais il reste encore quelques ateliers en France qui vendent leurs services à tout le monde et fabriquent des produits de qualité avec des matières premières françaises. J’ai quelques paires de chaussures fabriquées à Cholet (par un atelier labellisé EPV) avec des cuirs du Puy ou Degermann qui n’ont pas à rougir face aux productions anglaises même si le coût du travail en France est tellement absurde qu’ils n’arrivent pas à s’aligner sur les prix, alors que les salaires ne sont pas mirobolants.

        • Որբունի@jlai.luOP
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          25 days ago

          Je trouve pas de statistiques précises en accès libre sur le marché des chaussures mais les seuls pays à peser un peu dans cette liste sont l’Allemagne, la France et la Suisse. Le problème dans les pays riches c’est d’arriver à vendre des produits locaux de bonne qualité à des prix abordables (hors produits de luxe, justement).

          Pour marger, les salaires ne seront pas au niveau du salaire médian qui est la donnée ici, je leur souhaite d’être mieux payés que les salaires minimaux publiés avec la convention collective parce que ça ne fait pas envie.

          • DerPlouk@lemm.ee
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            24 days ago

            Pour résumer, c’est assez simple : les Français (et notamment les forumeurs de Lemmy et de Reddit) trouvent que les salaires français sont systématiquement trop bas (et réclament des augmentations de salaires pour tout le monde), mais refusent en pratique d’acheter ce qui est produit par des salariés français (pourtant déjà pour la plupart payés dans la fourchette basse des salaires français) parce qu’ils trouvent ça outrageusement cher…


            Pour ce qui est de l’habillement comme des chaussures, c’est effectivement la dèche en France… tout comme ça l’est dans les autres pays dits similaires, ce ne sont effectivement pas du tout eux qui nous concurrencent. Le “made in France/Allemagne/Royaume-Uni” est soit cher par rapport au tout-venant, c’est 2 fois, 3 fois, 4 fois le prix ; soit du domaine du luxe (donc dans les eaux de 10-40 fois le prix). Ou alors c’est du vrai-faux made in France : typiquement pour les chaussures, tu vas importer la semelle d’un côté (pays de l’Est, Asie ?), la partie supérieure d’un autre côté (Turquie ?) et coller/coudre les deux ensemble en France, hop, made in France. Mais même ça, il en reste peu. Pour les chaussures, il reste des trucs qui sont faits au Portugal, mais c’est seulement parce que, bien que dans l’U.E. (C.E.E.) depuis bientôt 40 ans, les salaires portugais sont encore 2 ou 3 faibles que les français ; l’Espagne à côté s’est faite pas mal déglinguer aussi avec les salaires espagnols qui ont monté.

            Et l’effondrement est assez récent. Contrairement à ce que l’on peut penser, on produisait encore pas mal en France dans les années 90, malgré les fermetures d’usines textile des années 70 et 80 et des vagues de délocalisation dans des pays européens à bas coût et surtout au Maghreb. C’est entre 2005 et 2010 que tout s’est définitivement cassé la gueule, avec l’ouverture toute fesses ouvertes à la Chine et aux autres pays asiatiques. Le tissu industriel est détruit, il ne reste que quelques petits ateliers isolés, où la notion de productivité a l’air d’être complètement ignorée (à chaque fois que j’en vois un, j’hallucine : des postes de travail éparpillés et inoccupés pour la plupart, quelques employées qui se battent en duel, des grandes machines (à l’allure assez récente) probablement bien coûteuses inutilisées 90% du temps : rien n’est optimisé).

            Au Royaume-Uni, il reste une poignée de trucs qui produisent dans des domaines typiques pas encore trop copiés (comme le tweed), mais sinon c’est le même désert et les mêmes quelques faux made in UK/Britain qu’ici, les mêmes quelques productions confidentielles à prix de hipster, et les mêmes quelques productions de luxe.

            Tant que les frontières sont ouvertes avec des taxes douanières inexistantes ou ridiculement basses, rien ne repartira, les différences de coût de travail sont trop énormes ; seules peuvent vivoter entre deux faillites des boîtes visant des niches qui comptent sur le bon cœur de rares clients qui achètent une idée qu’on leur vend, plus qu’un produit.

            • Որբունի@jlai.luOP
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              23 days ago

              Il y a du vrai made in France pour les chaussures qui ne coûte pas un bras, le fil et le contrefort synthétiques des miennes ne sont probablement pas des productions locales mais les semelles en caoutchouc Dauphin oui. Les semelles en cuir moins sûr, ça vient de plus en plus de tanneries asiatiques. Ce n’est pas forcément une volonté de réduire les coûts, il faut aussi trouver la matière première faite localement, vu le rétrécissement du marché c’est plus délicat…

              Le problème de l’optimisation et de méthodes dépassées n’est pas réservé à l’industrie du textile et des chaussures, c’est l’écho que j’ai pour la mécanique de précision aussi.

              J’ai payé entre 350 et 600€ les paires que j’ai, certaines ont bientôt 10 ans et n’ont aucun problème… c’est un investissement, mais au moins c’est réparable et solide.

              (Je ne connais pas de marque compétitive en Europe pour les chaussures avec montage cousu cuir, Meermin ce n’est pas cher, fabriqué en Chine et fini en Espagne, pour le prix c’est très bien mais c’est pour les gens avec des pieds très fins)

              Au R-U le Brexit + COVID ça a été un combo perdant, j’avais mes mesures chez un gantier pas trop cher, il a fait faillite. Les prix ont beaucoup augmenté pour les chaussures aussi, et si on les importe ça fait mal.

              • DerPlouk@lemm.ee
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                23 days ago

                Ce n’est pas forcément une volonté de réduire les coûts, il faut aussi trouver la matière première faite localement, vu le rétrécissement du marché c’est plus délicat…

                Ouais, c’est ce que je visais en parlant d’isolement des ateliers et de tissu industriel détruit.

                Sans compter qu’il faut se fader la négociation/relation avec des Français ;-) Quand je travaillais à l’étranger (rien à voir avec le textile ou les chaussures), on avait fini par laisser tomber, c’était à chaque fois infernal, tu te fais balader, ça n’avance pas, pas moyen d’avoir des réponses directes et honnêtes, et l’arrogance hors-sol en bonus ; on avait plus vite fait de dealer avec des boîtes coréennes dont on ne connaissait rien, voire des boites de pays corrompus comme la Chine ou la Russie où au moins tu payais ton bakchich de 20-40% et ensuite ça déroulait.

                J’ai payé entre 350 et 600€ les paires que j’ai,

                Après je ne sais pas ce que tu appelais “coûter un bras” parce que là on est quand même déjà à 10 fois le prix du tout-venant (tennis et autres synthétiques à 20-40 €, cuir à 40-60€), il y a au moins quelques phalanges qui sont parties :-)

                Mais ouais, en vrai made in France, à part quelques fabricants qui font des tennis dans les 150 €, le reste commence effectivement autour de 270-300 € (même tarif en made in UK).

                Au R-U le Brexit + COVID ça a été un combo perdant, j’avais mes mesures chez un gantier pas trop cher, il a fait faillite.

                Ah, la ganterie, ça il en reste en France. Ce qui est couillon, c’est que (quasiment) plus personne n’en porte depuis plusieurs décennies… Comme les chapeaux, tiens, on en fait du feutre dans une tonne de déclinaisons, mais personne n’en porte :-)

                Après, je ne sais pas combien les gants te coûtaient, mais les seuls (cuir) que j’ai vus assurément faits en France de A à Z m’ont semblé démarrer vers les 400 €… ouille. Ceux autour de 100 € semblent faits à l’étranger pour tout ou partie.

                Dans les chapeaux autres que les feutres, il semblerait qu’on ne soit plus foutu de tresser de la paille en France et qu’elle vienne d’Italie ou de Chine !

                • Որբունի@jlai.luOP
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                  23 days ago

                  Un bras… en France JM Weston : 900€ des chaussures basses . Pour de la fabrication de série je trouve ça un peu cher, si je devais payer autant n’importe quoi fabriqué en France je ferais faire sur mesure trois ou quatre paires d’un coup par un bottier directement… (je ne connais plus les prix mais dans ma tête c’est 3000€ par paire et un peu moins si c’est plusieurs). J’ai des baskets à 40€ aussi, je les porte surtout en voiture finalement.

                  Les gants Chester Jefferies sur mesure, en cuir de cervidé (provenance inconnue) doublés soie que j’ai m’ont coûté 180€ à l’époque, en comptant le prix de l’enregistrement de la mesure et les retouches gratuites jusqu’à ce que j’en sois content (ils ont réussi du premier coup avec un tracé sur une feuille). Ils sont extrêmement confortables et la finition n’est pas parfaite mais presque (les coutures des doigts sont symétriques à 95% plutôt qu’à 100% mais si je compare à des gants de surplus militaire c’est très beau quand même). Je me suis mordu les doigts (non gantés) de ne pas en avoir acheté plus de paires parce qu’une fois la mesure enregistrée il n’y avait pas de surcoût.

                  Je n’ai pas vu de gantier français avec un service équivalent, je suis prêt à payer pour ce genre de choses mais je dois faire partie d’une minorité vu la faillite Outre-Manche.

                  Ils sont solides mais le cuir de cerf c’est pas l’usure la plus gracieuse qui soit, ils sont râpés après quelques saisons et la couleur n’a pas aussi bien tenu que sur du cuir bovin.

                  Et oui les Anglais sont meilleurs commerçants je trouve (et ça m’a l’air sincère, en tout cas plus que les Américains), en France j’ai toujours l’impression de déranger alors que je veux leur donner des sous.

                  Je préfère les gants en cuir pour tout ou presque pour avoir une bonne préhension et une protection mécanique correcte, je ne comprends pas le succès du tout synthétique pour les activités d’extérieur, c’est fragile et j’ai des gants Eska réputés bons pour -10°C où j’ai froid quand il fait 0°C… c’est peut-être l’âge qui a trop tassé la doublure ?

                  Les chapeaux j’en ai un Australien qui m’a valu des moqueries mais qui est increvable et protège bien, et un Panama qui vient d’Équateur. Pour le boulot où en hiver je n’ai pas droit de couvrir les oreilles, j’ai une casquette en laine marquée fabriquée en Irlande (probablement vraiment de la laine irlandaise, le reste ça doit être chinois ou anglais). Je n’ai jamais vu de chapeau français je pense.

  • Restach'@jlai.lu
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    25 days ago

    Tout les secteurs sont concernés. Le problème ne vient peut être pas des travailleurs ou des jeunes … Apprendre sur le tas, c’est interdit maintenant. Un poste libre + un candidat chaud = roule, c’est pas plus compliqué. Un jeune qui arrive sur le marché de l’emploi, doit être Pationné, diplômé, expérimenté et bon tout de suite. Un mélange de labrador et de machine.

    Pour cet article, le problème vient aussi du fossé de reconnaissance qu’il y a entre les métiers. Forcement que les jeunes rêvent plutôt d’être styliste. Je trouve que pourtant être employé qualifié dans le luxe, ça doit sacrément balaise et intéressant.

    La clef c’est la reconnaissance et donc le salaire.